Le
19 décembre 1562, la campagne sud de la ville de
Dreux est le théâtre du premier choc important des guerres de religion entre les troupes protestantes du prince de Condé et de l'amiral de Coligny et l’armée catholique et royale dirigée par le « triumvirat » composé du connétable de Montmorency, du
duc de Guise et de Jacques d'Albon de Saint-André, ancien favori d'
Henri II, maréchal de France et premier gentilhomme de la chambre.
Contexte
Après une escalade de tensions et de provocations de part et d’autres, la première guerre de religion est provoquée par le
massacre de Vassy, en mars 1562. Une prise d’armes des huguenots a lieu immédiatement, et ils se rendent maîtres de nombreuses villes. Cependant, les protestants du sud ne peuvent rallier ceux du nord (prise de Poitiers et de Bourges par le connétable de Saint-André, défaite de Duras à Vergt et Targon). Condé décide alors de faire appel à l’étranger, et obtient l’aide de l’
Angleterre. Il recrute des mercenaires allemands.
Campagne
A la mi-novembre 1562, l'armée protestante mène plusieurs attaques sur les faubourgs parisiens mais ne peut assiéger la capitale faute d'effectifs suffisants. A la mi-décembre, devant la menace d'une contre-attaque de l'armée royale, Condé et Coligny lèvent le camp. Ils pensent un temps se replier au sud et attaquer
Chartres, mais les impératifs logistiques les poussent à remonter sur
Le Havre, en Normandie, où se trouve le fond anglais destiné à payer les mercenaires allemands. Faute de moyen, l'armée protestante est en effet victime de désertion et d’indiscipline.
L’armée royale qui la poursuit depuis Paris, essentiellement composée de nobles français et bretons, est renforcée de mercenaires allemands et suisses et des troupes envoyées par le roi d’Espagne. Les deux armées se rencontrent au sud-est de Dreux.
Déroulement
La bataille est une suite de charges et de contre-charges, l’avantage étant constamment renversé. La capture de Montmorency au début de la bataille et la déroute de ses troupes font croire à la victoire des protestants.
L'aile droite de l'armée royale profite alors de l'avancée des protestants pour les attaquer sur leur aile gauche, ce qui permet de renverser la situation. Le prince de Condé est capturé et le maréchal de Saint-André tué.
Conséquences
À l’issue de cet affrontement particulièrement sanglant qui laisse plus de 8 000 victimes sur le terrain, les catholiques l’emportent sur les protestants. La bataille permet à l'armée royale de mettre le siège devant Orléans.
A long terme, c’est surtout Catherine de Médicis qui tire profit de la bataille : le « triumvirat » est rompu, avec la mort de Jacques d'Albon de Saint-André et la captivité de Montmorency. L’assassinat du duc de Guise au siège d’Orléans, le 24 février 1563, achève de la délivrer des principaux chefs de guerre. Elle signe l’édit de pacification d’Amboise le 19 mars, qui autorise le culte réformé essentiellement aux nobles.
Notes